
Toyota et le made in France : amour hexagonal
Toyota, le plus grand constructeur japonais, l’un des plus importants groupes mondiaux, a investi près d’un milliard d’Euros dans son site de production européen. Une installation que la marque a voulu française pour sa petite Yaris. Le succès ne s’est pas fait attendre.
Entre la France et le Japon, il y a deux cultures qui fascinent d’un continent à l’autre. Toyota avait un choix important à faire en 1995 : trouver un pays d’accueil pour s’implanter en Europe. Et c’est en France que la magie a opéré, dans le nord, à Onnaing, près de Valenciennes. Une zone séduisante pour son positionnement à proximité de l’Angleterre, la Belgique, l’Allemagne ou encore la Hollande.
La main-d’oeuvre disponible, formée à proximité et spécialisée dans les techniques industrielles automobiles grâce au concours financier de l’Etat français a également joué un rôle. Trois ans plus tard, à l’automne 1998, la Toyota Motor Manufacturing France (TMMF) est créée. La construction du site de production s’est étalée de 1999 à 2000. 23 mois se sont écoulés entre le début des travaux et la sortie du premier modèle début 2001 : la Toyota Yaris. L’aventure commençait sur les chapeaux de roues, signe d’un avenir prospère mais pas gagné d’avance.
Méthodes japonaises

Le modèle de production maison y a été importé, le fameux TPS (Toyota Production System) qui comprend une organisation à flux tendu, selon le principe du “Juste à temps” où chaque élément n’intervient que lorsque la demande est déjà établie.
Deuxième principe, le “Jidoka”, donnant à tout employé la possibilité de signaler la moindre erreur, d’arrêter la chaîne toute entière et ainsi, de ne passer à l’étape de production suivante qu’à partir du moment où tout est conforme. Respect de l’environnement et recyclage font égalemment partie intégrante de l’ensemble de la chaîne.
Alimentant toute l’Europe avec la citadine, il y a aujourd’hui 4 300 employés à la TMMF d’Onnaing et 200 postes à durée indéterminée seront créés d’ici à la fin de l’année 2020. L’effectif aura alors plus que doublé en 18 ans, lorsque l’on comptait déjà 2 000 “Toyota Members” dans les rangs. Progressivement, l’objectif des 5 000 emplois créés se rapproche.
Label français

Aujourd’hui, la Yaris reste le seul modèle en production sur le site et fait partie des rares véhicules ayant décrochés le label Origine France garantie. La plus française des japonaises arrive à sa quatrième génération et les chiffres sont pour le moins flatteurs. Le cap des trois millions d’unités produites sur le site a été franchi en 2016, 3,8 millions aujourd’hui. 1 020 Yaris sortent des chaînes chaque jour et 224 000 par an.
Avec le renfort à venir, la barre annuelle des 300 000 véhicules semble réalisable. On ne parlera alors plus uniquement de Yaris, puisqu’un second modèle, SUV urbain sur la même plateforme GA-B, issue de la famille d’architectures modulaires TNGA, viendra l’épauler avant la fin de l’année. L’histoire tricolore n’est donc pas terminée pour Toyota.